Galapagos Fauna

Homofaber

Video installation, 2011-12
Android slate screens, sizes may vary
Homo Faber is a video installation made with photos found on photo-sharing websites. Each photo has the particularity to represent a natural environment that uses ‘Paradise’ as a toponym. The landscapes slowly undergo a transformation, while using the photo-editing software Photoshop. The viewer follows the movement of the ‘mouse’, watching a series of mini-animations unfolding before his/hers eyes, witnessing nature undergoing a process of ‘culturisation’ and ‘civilisation’.
The videos are shown on small Android slate screens. Homo Faber is an ongoing project.

Hors-sol

New Minette, De terres rouges en terres rouges, Konschthal, 2022
vidéo 10 min

Le méta-récit transhumaniste propose justement l’inverse : en niant l’idée même de finitude, en refusant la dimension de la perte, il prétend faire l’économie de l’initiation anthropologique, c’est-à-dire du temps humain, et nous sert sur un plateau la promesse de salut sans passer par le conflit, ni par la construction de soi. Nous n’en avons plus le temps, semble-t-il. Pourtant, ou pour cette raison, ce récit, ou pseudo-récit, nous fascine, forcément. Et semble rallumer notre aspiration à un futur, à une sorte de « sacré ». A moins qu’il ne s’agisse que d’une fuite en avant, dans une mise à feu qui ressemblerait à un bûcher des vanités, larguer les amarres et s’envoyer en l’air une dernière fois, pour devenir enfin des héros par-delà toute limite, dans une mort de l’homme enfin sublimée. Et nous, les « derniers hommes » de Nietzsche, qui ne sommes plus sûr-e-s de rien, même, et surtout, de la différence entre virtuel et réel ? Errant, flottant dans l’espace, à cheval sur des débris. Is there life on Mars ? Ou bien, tentant de donner sens autrement, encore, à notre vie sur terre, comme les communautés qui nous ont précédé, et comme le travail de Justine Blau nous y invite. (Julien Cueille)

Jardin aux plantes

Je suis un morceau de paysage

Je m’intéresse au lien entre la nature et la culture et le rapport que nous entretenons avec notre environnement naturel. La nature devrait correspondre à la réalité : elle est palpable par nos sens, elle nous a précédé et nous survivra. Cependant la nature est également une chose acculturée, nous ne la voyons pas telle qu’elle est, elle devient image mentale, une projection de nos désirs. Mais que signifie donc être vivant ?

Le médium photographique, par sa multitude de canaux d’utilisations et de références, me permet de saisir des enjeux actuels avec souvent une pointe d’humour. Par quelques gestes de détournement je tente une mise en abyme de notre drôle de monde.

Pour mon projet à Esch-sur-Alzette, je questionne le lien à la terre dans le cadre de migration, de dé-placement. Que reste-t-il des paysages et territoires quittés ? En nous, dans notre chair, mais également physiquement sur le lieux ? On nous relie à un pays, et pourtant on sait que rien n’est figé.

J’ai trouvé ces très beaux mots de Jeannette Armstrong sur la culture Okanagan∗ et sa manière d’exprimer notre « connexion à un lieu », que j’aimerais partager ici :

« Le mot Okanagan pour ‘notre place sur terre’ est le même que pour ‘notre langue’. Cela veut dire que la terre nous a appris la langue que nous parlons. Parler la langue que la terre nous a donnée et enseignée a été notre manière de survivre… Pour désigner nos corps ou la terre, nos mots ont la même racine.
Cela signifie que la chair qui est notre corps est faite de parcelles de la terre qui viennent en nous à travers les choses qui sont cette terre. Nous sommes notre terre/place. Ne pas savoir et ne pas célébrer c’est être sans langue et sans terre. C’est être dé-placé. La langue okanagan enseigne que ce qui est déplacé, séparé de ce dont il a besoin pour survivre en bonne santé, finira par mourir… Comme Okanagans, notre responsabilité la plus vitale est de lier à la terre nos moi individuels et nos nous communs. »
Jeanette Armstrong ‘Keepers of the Earth’, in Theodore Roszack, Mary E. Gomes et Allen D. Kanner )éd), Ecopsychology : Restoring the Earth, Healing the Mind, Sierra Book Club, 1995. p. 323 (apparu dans ‘Quel Monde voulons-nous ?’ Starhawk, édition Sorcières, 2019)

∗Les Okanagans sont une population d’amérindiens dont le territoire d’origine s’étend de part et d’autre de la frontière entre l’État de Washington aux États-Unis et la province de Colombie-Britannique au Canada.

 

Manipulation

Manned mission

Mountain

Phusis

Les scènes projetées sur une fond noir, agissent de manière visuelle et sensorielle, offrant au public un « spectacle » dépeignant un simulacre de nature, représentant des processus de vie et des pratiques de laboratoire. Apparaissent sur l’écran des bulles de savon, que nous voyons apparaître et disparaître sous nos yeux.  La durée de vie de bulles de savon est courte et éphémère, il suffit généralement de quelques secondes avant qu’elles n’éclatent. Nous les voyons flotter, respirer, tomber, grandir, exploser. Avec leurs formes sphériques et leurs fines membranes transparentes, elles font écho avec notre inconscient et notre imaginaire. Leurs structures évoquent celles des cellules qui composent le corps humain, des organismes naturels, des plantes, des animaux, des planètes, des atomes, des particules, des alvéoles, de l’écume… Elles semblent évoluer dans un micro et macro environnement à la fois sous-marin, céleste, terrestre ou intra-utérin. Nous les observons manipulées et apprivoisées, parmi les ustensiles en verre des laboratoires pharmaceutiques et chimiques, formant des natures mortes précaires. Nous les percevons comme indomptables. 

Phusis signifie « nature » en grec ancien, par opposition au monde artificiel. Il a d’abord signifié une force et un processus de croissance pour devenir par la suite une forme idéalisée. (Ce projet a été réalisé avec les magiciens Vincent Wüthrich et Pierre-Yves Fusier).

Poussieres

Installation, plaster of Paris figures, 2005
plaster of Paris, h: 50cm l:70cm , w: 40cm
Outdoor installation composed of cast anthropomorphic figures, reminiscent of childhood games and festive rituals, undergoing a slow disintegration process, which happens throughout conception, transport and erosion caused by natural elements.