Schengenland

Installation, 2011
Series of objects, dimensions vary
Kiosk, AICA, Luxembourg, 2011(curator Sabine Dorscheid)
Interested in how some places endow a mythical aura to a foreign gaze, I have been interested in the way Schengen, where the eponymous agreement was signed in 1985, allowing free movement of people and goods for some European countries, epitomises a modern Eldorado to many.
The installation mimics a souvenir shop and a large wonder cabinet, where the series of artefacts generates a reflection on national and historical narratives.
(copyright Justine Blau)

Shields

Sculpture, 2012
Paper, pins, felt, Perspex case, h: 100cm, l: 40cm, w: 35cm
Satellite views from Google Earth transformed into origami paper ‘paper hen’ , to constitute a collection of mountain peaks where natural and national borders meet.

Soma

Tapisserie, laine & lin, 950 cm x 95 cm
Commande publique 1% par Justine Blau / Atelier Françoise Vernaudon
Administration des Bâtiments publics, Luxembourg

Cette tapisserie au format allongé, est constituée de représentations de modèles anatomiques de corps humains, qui par un jeu d’entrelacs et de couleurs proposent une composition entre le figuratif et l’abstrait. Les formes nous semblent à la fois familières et étrangères, faisant partie d’un vocabulaire médical souvent entrevu dans des livres de biologie, des encyclopédies médicales ou sur des chartes anatomiques, mais que nous n’avons jamais pu apercevoir à l’oeil nu, puisqu’il faudrait y plonger un scalpel dans les méandres de ce corps pour y avoir accès.
Le corps matérialise notre présence au monde, il forme un lien entre la vie et la mort, rappelle notre temporalité. Ces maquettes donnent l’impression qu’au fin fond de nous-mêmes existe un monde qui nous dépasse, qui nous maintient en vie, et c’est peut-être nous qui lui servons d’enveloppe. Ces maquettes servent à expliquer le fonctionnement des différents organes et leurs admirables contours et couleurs n’existent fondamentalement pas. A travers la science, le corps humain devient une cartographie, proposant des réseaux, des systèmes et des formes architectoniques soigneusement identifiées, numérotées et labellisées. La maquette anatomique, c’est un corps compris.
Les modèles anatomiques forment des objets à la lisière entre le monde des arts et des sciences et constituent un des maillons incontournables à la compréhension du corps humain. Jusqu’au XIXe siècle, les artistes côtoyaient d’ailleurs la médecine en participant à sa représentation. L’anatomie passant par la réalisation de modèles en cire, en plâtre et en papier mâché. Pour un artiste, les maquettes forment un objet fascinant, car elles servent à représenter le vivant, tout en étant inertes et figées. Elles forment des modèles de pensée. Vouées principalement à l’enseignement, elles possèdent indéniablement des qualités esthétiques, et nous séduisent par leurs qualités formelles, leurs motifs, leurs répétitions, leur couleurs, leur symmétrie.
SÔMA est une commande 1% pour le Lycée Technique pour Professions de Santé de Bascharage, un lieu voué à la santé, qui détient une large collection de modèles anatomiques en résine et en plastique dans un intérêt pédagogique. Il y a une fascination pour ces maquettes, qui révèlent un monde sous-jacent et invisible.

SÔMA signifie en grec ‘corps’, ce mot renvoie au corps humain et animal par opposition à celui des plantes, ainsi qu’ à l’ensemble, et aux parties du corps humain, les organes. Il est d’ailleurs souvent placé en opposition à l’esprit et à l’âme. Ces maquettes proposent une représentation très précise et hygiénique de l’anatomie du corps humain ; révélant son organisation, ses structures, ses fonctionnements et ses systèmes. Elles cherchent à rendre structuré et lisible, tandis que dans leur contexte naturel, ces organes correspondent principalement à un amas de chair, d’os, de muscles et de sang.
Souvent de tailles réelles, le corps peut être déconstruit comme une poupée gigogne. Tel un puzzle, ces organes synthétiques s’emboîtent et se déboîtent afin d’en comprendre leurs agencements et leurs corrélations. Certains laissent apercevoir la gestation d’un enfant, d’autres zooment dans les parties les plus infimes du corps, traversant l’enveloppe de la peau, les nerfs optiques, les vaisseaux sanguins, des tissus cellulaires ou bien la structure ADN, révélant ainsi des systèmes complexes.
Ces représentations de parties internes du corps ne cherchent donc pas à être ‘réelles’ mais ‘réalistes’, afin de pouvoir nous guider. Le corps a dû être incisé et disséqué afin d’en divulguer tous ses mystères. La dissection et l’étude du corps humain au niveau médical se développe déjà dans l’Antiquité, se faisant principalement sur des animaux, car disséquer un corps humain est longtemps resté un sujet tabou. Son essor aura lieu au Moyen-Âge et puis à la Renaissance, afin de comprendre le fonctionnement de l’anatomie humaine, et permettre ainsi des avancées en chirurgie et dans le domaine médical.
La pratique de la tapisserie d’Aubusson persiste depuis le XVe siècle et s’inscrit dans une longue tradition française. SÔMA a été conçue de manière à être contemplée de près, permettant au regard de naviguer d’un organe à l’autre et d’avancer au fil des motifs. La technique de la tapisserie d’Aubusson a permis ce dessin très précis et détaillé et de jouer avec des effets de reliefs et de graduation. Cette tapisserie a été magnifiquement exécutée par Françoise Vernaudon, conçue manuellement dans son atelier sur un métier à tisser horizontal. Le temps de réalisation a été de plus de dix mois. SÔMA pourra être découverte le jeudi, 3 novembre lors de la tombée de métier et sera visible à la Cité internationale de la tapisserie du 3 au 6 novembre pour ensuite repartir.
ATELIER FRANÇOISE VERNAUDON – www.tapisserie-aubusson-vernaudon.fr
CITÉ INTERNATIONALE DE LA TAPISSERIE, AUBUSSON – www.cite-tapisserie.fr

Somewhere Else I

Installation, 2008
Ink-jet prints, polystyrene, staples, pins, h: 120cm, w: 280cm, d: 350cm

Somewhere Else is an installation made of photographs collected from the web, which have been assembled to create a three-dimensional collage to create an ideal and virtual landscape. The work refers to the photographic medium and its use, questioning the type of imageries it generates and how they are spread in the media. It is also an allusion to the photogenic and the tourist’s gaze expressed by means of a camera. Tourism creates mythologies: as a tourist we are in quest for virgin territories and untouched traditions to be recorded on camera.

Somewhere Else II

Installation, 2009

Ink-jet prints, polystyrene, staples, pins, h: 180cm, w: 260cm, d: 240cm

Casting the role of a modern explorer, the artist uses search engines to travel the web, gleaning photographs from private and corporate websites, photo-sharing sites and travel blogs, to create a three-dimensional installation forming a miniature landscape located somewhere between fiction and reality. The work is concerned with the way foreign places are portrayed and the aura they possess through their state of remoteness, looking at similitudes and dissimilitudes.

This installation is part of a larger and continuous project, constituted of a series of eponymous installations.

The Alps

Sculpture, 2011

Glass vitrine, photographs, polystyrene, pins, stapes, h: 240cm, l: 120cm, w: 70cm
A mountainous landscape unfolds in an old museum display case. Behind the glass window one sees a postcard – like scenery with white summits and grass green valleys and cows grazing in them, framed by deep green pine forests concealing a lake and a river running through it. One would think a typical Swiss landscape.

The picturesque scene seems very familiar, with a strange feeling of déjà-vu. However it does not exist. It is a reconstitution made of photographs found on the web, using search engine keywords such as ‘Switzerland’, ‘Swiss mountain’ and ‘Swiss Alps’.

The Circumference of the Cumanan Cactus

Photography, 2010 (Series of 9)
Duratrans and lightboxes, h: 120cm x w: 120cm each

The Circumference of the Cumanán Cactus consitutes a series of nine lightboxes, and was a commission for Manchester Piccadilly Station. The photographs represent natural landscapes that bear little signs of human presence, promoting the archetypal idea of an untouched land in its primal state. Located in an urban area of transit, the work replaces the traditional ‘selling dreams’ tourism billboard.

The nine scenes depict landscapes, stemming from all around the globe. What at first appear to be traditional photographs, are actually three-dimensional constructions of places, collages created by means of found photographs. Acting as optical illusions, the images sway between the worlds of reality and fiction, nature and culture. This project looks at imageries that have arisen with the very act of ‘traveling’. These photographs took as inspiration, drawings and paintings of landscapes, created during different journeys throughout the centuries.

These pictorial accounts of remote exotic places emerged with the age of exploration, a time when Europeans started trawling through the world in the quest of new territories. This tradition has persisted with the 18-19th century’s scientific expeditions under Darwin and Humboldt, the European Grand Tour and nowadays’ modern tourism.

Images of lush green-covered hills, unsettled seas and fuming volcanoes have circulated, to become part of our collective imagination, inducing the idea of the existence of paradise-like places. The work is concerned with these representations of the ‘outside’ world, when returned ‘home’; the images working as visual descriptions and scientific proofs, but also as exotic memorabilia and objects of myths.

The Forest

Sculpture, 2012
Glass vitrine, digital prints, polystyrene, pins, stables, h: 240cm, l: 120cm, w: 70cm
A jungle landscape unfolds in an old museum display case. The scene is constituted of one single image found on the web, repeated into a copy-paste process to generate a lush green jungle. Despite a strong sense of familiarity and originality, the place has no origins and is a mere construction of signs.

Vida inerte

phusis kruptesthai philei
Projet exposé au Centre Nei Liicht, Dudelange, 2020

projet de recherche constitué de photos, vidéos et installation
Le projet est parti du Sicyos villosa, une cucurbitacée que Charles Darwin avait récoltée lors de son séjour sur l’archipel des Galápagos en 1832 et dont il existe un unique spécimen (un holotype) à l’herbier de l’Université de Cambridge. Cette espèce a désormais disparu, on raconte que des scientifiques auraient essayé de la réanimer, utilisant le processus de « dé-extinction », mais sans succès J’ai commencé à spéculer sur les causes de son extinction et je me suis à la notion d’extinction, de conservation et notre rapport à la mort et au vivant.
Ce projet est devenu une forme de pérégrination étalée sur plusieurs années avec le Sicyos villosa comme guide, compagnon et objet d’étude. Cette plante m’a menée vers l’herbier de Darwin à l’université de Cambridge, elle m’a amenée à visiter des banques de semences axées sur la conservation de plantes menacées ou disparues, telles que la célèbre Millenium Seed Bank à Kew Gardens. Je  me suis aussi rendue dans l’archipel des Galápagos, à la recherche du Sicyos villosa, afin de peut-être le retrouver mais sans aucun doute, également afin de confronter mon expérience à celle de Darwin, presque deux cents ans plus tard, m’attaquant aux visions dominantes de l’époque (coloniales et extractives) et comparant ses récits aux nouvelles réalités de cet étrange endroit.
J’ai parallèlement employé de la magie comme phénomène d’illusion et de révélation, invitant à mener une réflexion sur notre relation au monde vivant et notre rapport à la mort. Ce travail propose un voyage personnel autour de la connexion de l’homme moderne à son environnement naturel, dans un contexte de trouble.

Wallpaper

Installation, detail, 2006
Ink-jet print on wallpaper, paste, h: 600cm l: 350cm (wallpaper reel: 600cm x 50cm)
Concerned with the way how with the years, moles start to adorn the human skin, creating patterns on the body surface and marking passing time A wallpaper has been created composed of photographs of skin taken from a group of people, forming an anonymous ensemble. The wallpaper becomes an abstract motif, a second skin with its own identity.