Soma
Tapisserie, laine & lin, 950 cm x 95 cm
Commande publique 1% par Justine Blau / Atelier Françoise Vernaudon
Administration des Bâtiments publics, Luxembourg
Cette tapisserie au format allongé, est constituée de représentations de modèles anatomiques de corps humains, qui par un jeu d’entrelacs et de couleurs proposent une composition entre le figuratif et l’abstrait. Les formes nous semblent à la fois familières et étrangères, faisant partie d’un vocabulaire médical souvent entrevu dans des livres de biologie, des...
read moreTapisserie, laine & lin, 950 cm x 95 cm
Commande publique 1% par Justine Blau / Atelier Françoise Vernaudon
Administration des Bâtiments publics, Luxembourg
Cette tapisserie au format allongé, est constituée de représentations de modèles anatomiques de corps humains, qui par un jeu d’entrelacs et de couleurs proposent une composition entre le figuratif et l’abstrait. Les formes nous semblent à la fois familières et étrangères, faisant partie d’un vocabulaire médical souvent entrevu dans des livres de biologie, des encyclopédies médicales ou sur des chartes anatomiques, mais que nous n’avons jamais pu apercevoir à l’oeil nu, puisqu’il faudrait y plonger un scalpel dans les méandres de ce corps pour y avoir accès.
Le corps matérialise notre présence au monde, il forme un lien entre la vie et la mort, rappelle notre temporalité. Ces maquettes donnent l’impression qu’au fin fond de nous-mêmes existe un monde qui nous dépasse, qui nous maintient en vie, et c’est peut-être nous qui lui servons d’enveloppe. Ces maquettes servent à expliquer le fonctionnement des différents organes et leurs admirables contours et couleurs n’existent fondamentalement pas. A travers la science, le corps humain devient une cartographie, proposant des réseaux, des systèmes et des formes architectoniques soigneusement identifiées, numérotées et labellisées. La maquette anatomique, c’est un corps compris.
Les modèles anatomiques forment des objets à la lisière entre le monde des arts et des sciences et constituent un des maillons incontournables à la compréhension du corps humain. Jusqu'au XIXe siècle, les artistes côtoyaient d’ailleurs la médecine en participant à sa représentation. L’anatomie passant par la réalisation de modèles en cire, en plâtre et en papier mâché. Pour un artiste, les maquettes forment un objet fascinant, car elles servent à représenter le vivant, tout en étant inertes et figées. Elles forment des modèles de pensée. Vouées principalement à l’enseignement, elles possèdent indéniablement des qualités esthétiques, et nous séduisent par leurs qualités formelles, leurs motifs, leurs répétitions, leur couleurs, leur symmétrie.
SÔMA est une commande 1% pour le Lycée Technique pour Professions de Santé de Bascharage, un lieu voué à la santé, qui détient une large collection de modèles anatomiques en résine et en plastique dans un intérêt pédagogique. Il y a une fascination pour ces maquettes, qui révèlent un monde sous-jacent et invisible.
SÔMA signifie en grec ‘corps’, ce mot renvoie au corps humain et animal par opposition à celui des plantes, ainsi qu’ à l’ensemble, et aux parties du corps humain, les organes. Il est d'ailleurs souvent placé en opposition à l’esprit et à l’âme. Ces maquettes proposent une représentation très précise et hygiénique de l'anatomie du corps humain ; révélant son organisation, ses structures, ses fonctionnements et ses systèmes. Elles cherchent à rendre structuré et lisible, tandis que dans leur contexte naturel, ces organes correspondent principalement à un amas de chair, d’os, de muscles et de sang.
Souvent de tailles réelles, le corps peut être déconstruit comme une poupée gigogne. Tel un puzzle, ces organes synthétiques s'emboîtent et se déboîtent afin d’en comprendre leurs agencements et leurs corrélations. Certains laissent apercevoir la gestation d’un enfant, d’autres zooment dans les parties les plus infimes du corps, traversant l’enveloppe de la peau, les nerfs optiques, les vaisseaux sanguins, des tissus cellulaires ou bien la structure ADN, révélant ainsi des systèmes complexes.
Ces représentations de parties internes du corps ne cherchent donc pas à être ‘réelles’ mais ‘réalistes’, afin de pouvoir nous guider. Le corps a dû être incisé et disséqué afin d’en divulguer tous ses mystères. La dissection et l’étude du corps humain au niveau médical se développe déjà dans l’Antiquité, se faisant principalement sur des animaux, car disséquer un corps humain est longtemps resté un sujet tabou. Son essor aura lieu au Moyen-Âge et puis à la Renaissance, afin de comprendre le fonctionnement de l’anatomie humaine, et permettre ainsi des avancées en chirurgie et dans le domaine médical.
La pratique de la tapisserie d’Aubusson persiste depuis le XVe siècle et s’inscrit dans une longue tradition française. SÔMA a été conçue de manière à être contemplée de près, permettant au regard de naviguer d’un organe à l’autre et d'avancer au fil des motifs. La technique de la tapisserie d'Aubusson a permis ce dessin très précis et détaillé et de jouer avec des effets de reliefs et de graduation. Cette tapisserie a été magnifiquement exécutée par Françoise Vernaudon, conçue manuellement dans son atelier sur un métier à tisser horizontal. Le temps de réalisation a été de plus de dix mois. SÔMA pourra être découverte le jeudi, 3 novembre lors de la tombée de métier et sera visible à la Cité internationale de la tapisserie du 3 au 6 novembre pour ensuite repartir.
ATELIER FRANÇOISE VERNAUDON - www.tapisserie-aubusson-vernaudon.fr
CITÉ INTERNATIONALE DE LA TAPISSERIE, AUBUSSON - www.cite-tapisserie.fr
Year | 2022 |
Tapisserie, laine & lin, 950 cm x 95 cm
Commande publique 1% par Justine Blau / Atelier Françoise Vernaudon
Administration des Bâtiments publics, Luxembourg
Cette tapisserie au format allongé, est constituée de représentations de modèles anatomiques de corps humains, qui par un jeu d’entrelacs et de couleurs proposent une composition entre le figuratif et l’abstrait. Les formes nous semblent à la fois familières et étrangères, faisant partie d’un vocabulaire médical souvent entrevu dans des livres de biologie, des...
read moreTapisserie, laine & lin, 950 cm x 95 cm
Commande publique 1% par Justine Blau / Atelier Françoise Vernaudon
Administration des Bâtiments publics, Luxembourg
Cette tapisserie au format allongé, est constituée de représentations de modèles anatomiques de corps humains, qui par un jeu d’entrelacs et de couleurs proposent une composition entre le figuratif et l’abstrait. Les formes nous semblent à la fois familières et étrangères, faisant partie d’un vocabulaire médical souvent entrevu dans des livres de biologie, des encyclopédies médicales ou sur des chartes anatomiques, mais que nous n’avons jamais pu apercevoir à l’oeil nu, puisqu’il faudrait y plonger un scalpel dans les méandres de ce corps pour y avoir accès.
Le corps matérialise notre présence au monde, il forme un lien entre la vie et la mort, rappelle notre temporalité. Ces maquettes donnent l’impression qu’au fin fond de nous-mêmes existe un monde qui nous dépasse, qui nous maintient en vie, et c’est peut-être nous qui lui servons d’enveloppe. Ces maquettes servent à expliquer le fonctionnement des différents organes et leurs admirables contours et couleurs n’existent fondamentalement pas. A travers la science, le corps humain devient une cartographie, proposant des réseaux, des systèmes et des formes architectoniques soigneusement identifiées, numérotées et labellisées. La maquette anatomique, c’est un corps compris.
Les modèles anatomiques forment des objets à la lisière entre le monde des arts et des sciences et constituent un des maillons incontournables à la compréhension du corps humain. Jusqu'au XIXe siècle, les artistes côtoyaient d’ailleurs la médecine en participant à sa représentation. L’anatomie passant par la réalisation de modèles en cire, en plâtre et en papier mâché. Pour un artiste, les maquettes forment un objet fascinant, car elles servent à représenter le vivant, tout en étant inertes et figées. Elles forment des modèles de pensée. Vouées principalement à l’enseignement, elles possèdent indéniablement des qualités esthétiques, et nous séduisent par leurs qualités formelles, leurs motifs, leurs répétitions, leur couleurs, leur symmétrie.
SÔMA est une commande 1% pour le Lycée Technique pour Professions de Santé de Bascharage, un lieu voué à la santé, qui détient une large collection de modèles anatomiques en résine et en plastique dans un intérêt pédagogique. Il y a une fascination pour ces maquettes, qui révèlent un monde sous-jacent et invisible.
SÔMA signifie en grec ‘corps’, ce mot renvoie au corps humain et animal par opposition à celui des plantes, ainsi qu’ à l’ensemble, et aux parties du corps humain, les organes. Il est d'ailleurs souvent placé en opposition à l’esprit et à l’âme. Ces maquettes proposent une représentation très précise et hygiénique de l'anatomie du corps humain ; révélant son organisation, ses structures, ses fonctionnements et ses systèmes. Elles cherchent à rendre structuré et lisible, tandis que dans leur contexte naturel, ces organes correspondent principalement à un amas de chair, d’os, de muscles et de sang.
Souvent de tailles réelles, le corps peut être déconstruit comme une poupée gigogne. Tel un puzzle, ces organes synthétiques s'emboîtent et se déboîtent afin d’en comprendre leurs agencements et leurs corrélations. Certains laissent apercevoir la gestation d’un enfant, d’autres zooment dans les parties les plus infimes du corps, traversant l’enveloppe de la peau, les nerfs optiques, les vaisseaux sanguins, des tissus cellulaires ou bien la structure ADN, révélant ainsi des systèmes complexes.
Ces représentations de parties internes du corps ne cherchent donc pas à être ‘réelles’ mais ‘réalistes’, afin de pouvoir nous guider. Le corps a dû être incisé et disséqué afin d’en divulguer tous ses mystères. La dissection et l’étude du corps humain au niveau médical se développe déjà dans l’Antiquité, se faisant principalement sur des animaux, car disséquer un corps humain est longtemps resté un sujet tabou. Son essor aura lieu au Moyen-Âge et puis à la Renaissance, afin de comprendre le fonctionnement de l’anatomie humaine, et permettre ainsi des avancées en chirurgie et dans le domaine médical.
La pratique de la tapisserie d’Aubusson persiste depuis le XVe siècle et s’inscrit dans une longue tradition française. SÔMA a été conçue de manière à être contemplée de près, permettant au regard de naviguer d’un organe à l’autre et d'avancer au fil des motifs. La technique de la tapisserie d'Aubusson a permis ce dessin très précis et détaillé et de jouer avec des effets de reliefs et de graduation. Cette tapisserie a été magnifiquement exécutée par Françoise Vernaudon, conçue manuellement dans son atelier sur un métier à tisser horizontal. Le temps de réalisation a été de plus de dix mois. SÔMA pourra être découverte le jeudi, 3 novembre lors de la tombée de métier et sera visible à la Cité internationale de la tapisserie du 3 au 6 novembre pour ensuite repartir.
ATELIER FRANÇOISE VERNAUDON - www.tapisserie-aubusson-vernaudon.fr
CITÉ INTERNATIONALE DE LA TAPISSERIE, AUBUSSON - www.cite-tapisserie.fr
Year | 2022 |